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dimanche 10 août 2014

parcours : le montmorency


   Québec - La dame s'approche, hésitante, presque gênée, et lance au directeur général Julien Daneault: ''C'est vraiment beau le travail que vous avez fait au sixième trou.''
   En guise de réponse, le dg y va d'un gros merci puis de politesses d'usage avant de continuer son chemin. Puis il se retourne, tout sourire et, à son tour, il échappe: ''Qu'est-ce que je vous avais dit? Les membres sont contents de ce qui se passe actuellement, ici, au Montmorency.''
   Rencontré récemment dans son bureau du club de golf Montmorency, Julien Daneault n'a pas hésité une seconde lorsque invité à se promener sur le terrain pour trouver un petit coin pour la photo idéale. Tout au long du parcours, il croise des membres qui lui sourient, le saluent de la main, lui renvoient le bonjour joyeux qu'il ne manque pas de leur servir.
   Quelques minutes plus tôt, lui et le vice-président du club, M. Claude Racine, faisaient état d'une ambiance nouvelle qui flottait sur le Montmorency, un bel esprit de camaraderie retrouvée.
   ''Nous avons pris plusieurs décisions depuis deux ans que nous avons bien expliqué aux membres et, croyez-moi, ceux-ci ont très bien compris la situation et on les sent derrière nous. La participation aux tournois du club est d'ailleurs constamment à la hausse!'', s'exclame le directeur général qui en est justement à sa deuxième saison à ce club de golf situé de chaque côté de la rivière Montmorency, aux limites de Beauport et de Boischatel.
   Efforts financiers
   Pour l'entrevue, les deux hommes ont déjà en main quelques coupures de presse, celles parues récemment et qui, encore une fois, parlent de la ''situation difficile que connaît l'industrie du golf'' depuis quelques années. Comme pour plusieurs intervenants du milieu, ces nouvelles sombres les agacent.
   ''Oui la situation a été difficile, oui il a fallu s'ajuster et maintenant, ce serait bien que l'on parle des efforts qui ont été faits, suggère M. Racine. Quand nous avons demandé une contribution financière aux membres, plusieurs sont partis. Mais il fallait assainir nos finances à tout prix. Je crois qu'aujourd'hui, bien des choses sont rentrées dans l'ordre et cela va beaucoup mieux. Il y a même des anciens membres qui reviennent!''
   Les efforts financiers suggérés par les administrateurs ont plu à un membre actionnaire qui n'a pas hésité à donner un coup de main, y allant d'un prêt personnel qui a carrément relancé le club.
   ''On nous a déclaré morts à quelques reprises, depuis quelques années, mais je peux maintenant vous dire que ce club-là, non, il n'est pas mort, insiste le vice-président Claude Racine. On a fait une révision en profondeur de nos opérations. Et au lieu de parler aux journalistes pour leur dire que ça va mal, on a discuté avec nos clients et on a écouté ce qu'ils avaient à dire.''
   Nouvelles réalités
   Entre autres mesures prises pour relancer le club de Montmorency, un changement de l'ordre des trous a été effectué, question de mieux gérer les allées et venues de la navette amenant les golfeurs sur le neuf de retour, situé de l'autre côté de la rivière. Le casse-croûte aux abords du 10e trou a été fermé et maintenant les golfeurs grignotent avant de prendre la navette.
   ''Non seulement nous avons diminué nos dépenses en restauration, avance Julien Daneault, mais on a diminué de beaucoup le temps de jeu et cela, les golfeurs apprécient beaucoup.''
   Le changement de cap effectué a aussi entraîné une plus grande place aux visiteurs et aux tournois corporatifs. Maintenant, les revenus du club proviennent de parts égales autant des membres que de l'extérieur. Une carte de contribution économique, que les membres achètent lors de leur abonnement, a aussi aidé les finances du club, tout en permettant aux acquéreurs de profiter à rabais de certains services.
   ''Nous avons consulté les membres régulièrement, mentionne M. Racine, leur avons expliqué nos démarches et ils ont compris ce que sont les nouvelles réalités du golf. Ils ont embarqué. Et l'automne dernier, nous avons organisé deux corvées sur le terrain auxquelles plus de 80 membres ont participé!''
   ''On a diminué nos investissements du côté horticulture, ajoute pour sa part le directeur du club. Devant cette situation, une quarantaine de femmes membres du club se sont regroupées et ont commencé à planter des fleurs un peu partout sur le parcours! Elles ont elles-mêmes pris l'initiative!''
   Et le terrain?
   Dans tout cela, qu'en est-il, justement, du parcours? En lançant cette question, les deux dirigeants du club s'emballent, tels deux bambins parlant de leur jouet favori.
   ''Le terrain, il est beau!'', lancent-ils en choeur. Puis M. Racine poursuit: On ne cesse de le peaufiner. On en est très fiers, notre surintendant, Sylvain Doré, fait de l'excellent travail.''
   ''Je suis professionnel de golf de formation, enchaîne à son tour M. Daneault. J'ai récemment accueilli des amis pros, certains évoluant même sur le circuit PGA Canada. Et bien aucun d'entre eux n'a été capable de jouer sous la normale. C'est un parcours stratégique. Si tu cherches trop à le défier, tu peux le regretter.''
   Les verts sont en très bonnes conditions et offrent une vitesse de roulement très acceptable. Le premier neuf est plutôt standard, mais le second, du côté de Boischatel, est davantage plongé dans la forêt et propose, à certains trous, de bons défis.
   ''Le terrain vieillit bien'', de dire M. Racine en rappelant que le parcours a été créé il y a 51 ans.


*Droits d'auteur Martial Lapointe. Toute reproduction de ce texte doit recevoir l'approbation de l'auteur.


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